Agathe et l'île aux bananes

Agathe était l’aînée d’une petite famille pleine de vie. Elle avait deux petits frères, Paul et Léo, qui étaient des jumeaux inséparables, mais aussi d’une énergie débordante. Ils adoraient jouer, courir et grimper partout… sauf lorsqu’il était question de manger des fruits. Agathe, elle, adorait les bananes. Elle essayait souvent de convaincre ses frères d’en manger, mais Paul grimaçait en disant :
— Elles sont toutes molles, beurk !
Et Léo ajoutait :
— Et cette odeur… Non, merci !

Un soir, alors que leurs parents leur avaient demandé de ranger leur chambre, les trois enfants décidèrent de transformer la corvée en jeu. Ils glissaient les jouets sous le lit comme dans un tournoi de curling. C’est alors que Léo s’exclama :
— Hé, il y a un trou bizarre ici !

Agathe se pencha pour regarder sous le lit. En effet, un minuscule passage illuminé semblait se former au milieu du désordre. Une lumière dorée brillait doucement. Curieuse, elle tendit la main et, avant même de comprendre ce qui se passait, le sol disparut sous eux.

Ils tombèrent doucement, comme sur un nuage, et atterrirent au milieu d’une plage aux sables dorés. Tout autour d’eux, des bananiers immenses se balançaient au vent, leurs feuilles créant une mélodie apaisante. Une odeur sucrée flottait dans l’air.

— Où sommes-nous ? murmura Paul.
— Bienvenue sur l’île aux bananes enchantée ! résonna une voix joyeuse.

Les enfants se retournèrent et virent une créature étrange. C’était un singe à la fourrure brillante, coiffé d’un chapeau de banane.
— Je suis Capitaine Banano, le gardien de cette île magique. Mais dites-moi, que faites-vous ici ?

Agathe expliqua rapidement leur situation. Le capitaine Banano hocha la tête avec un sourire.
— Vous avez trouvé le passage vers notre monde. Et maintenant que vous êtes ici, vous devez découvrir la magie des bananes !

Paul et Léo firent une grimace, mais le capitaine éclata de rire.
— Ne jugez pas si vite, mes amis. Suivez-moi, je vais vous montrer tout ce qu’elles peuvent faire.

Le singe les mena à travers la jungle. Les arbres brillaient de mille couleurs, et les bananes qu’ils portaient semblaient presque vivantes. Sur le chemin, ils croisèrent des animaux rigolos : une tortue qui jonglait avec des bananes, un perroquet qui chantait des chansons en rythme avec des maracas faits de bananes séchées.

— Ici, les bananes ne sont pas de simples fruits, expliqua le capitaine. Elles regorgent de magie !

Il les guida jusqu’à une grande cascade où coulait un liquide doré.
— C’est le jus de banane enchanté, dit Banano. Buvez-en une gorgée, et vous comprendrez.

Agathe fut la première à plonger ses mains dans l’eau et à goûter. C’était sucré et délicieux, avec une chaleur réconfortante qui la traversa de la tête aux pieds. Paul et Léo hésitèrent, mais sous le regard encourageant de leur sœur, ils trempèrent leurs mains et goûtèrent à leur tour.

D’un coup, tout changea. Les jumeaux se sentaient pleins d’énergie, mais d’une manière agréable. Ils commencèrent à courir autour de la cascade, riant et sautant plus haut qu’ils ne l’avaient jamais fait. Léo s’écria :
— Je me sens comme un super-héros !

Le capitaine Banano hocha la tête.
— Vous voyez ? Les bananes ne sont pas que des fruits. Elles donnent de l’énergie, rendent plus forts et plus heureux.

Les enfants continuèrent leur exploration de l’île. Ils apprirent que les bananes pouvaient faire des merveilles : soigner des blessures légères, calmer la faim, et même aider à apaiser les colères. Agathe montra à ses frères une cabane dans un bananier où les habitants de l’île préparaient des bananes de mille façons : en chips croquantes, en smoothies, ou même en gâteaux moelleux.

— Ça sent trop bon ! s’exclama Paul.
Il prit une bouchée d’un muffin à la banane et s’illumina.
— Mais… c’est délicieux !

Léo suivit, goûtant une brochette de bananes grillées au miel.
— Pourquoi on n’a jamais mangé ça avant ?

Agathe éclata de rire.
— Je vous l’avais dit !

Le capitaine Banano les félicita.
— Vous avez découvert les merveilles de l’île. Mais souvenez-vous, la magie des bananes existe aussi dans votre monde. Vous n’avez qu’à les goûter avec un peu d’imagination.

Peu après, une brise douce commença à souffler, et les enfants se sentirent légers. Ils flottaient à nouveau dans les airs, transportés par le vent. Lorsqu’ils ouvrirent les yeux, ils étaient de retour dans leur chambre.

— C’était incroyable, murmura Paul.
Léo ajouta :
— Et si on demandait à maman des bananes pour le goûter ?

Agathe sourit, fière de ses frères. Elle savait que, désormais, ils ne verraient plus jamais les bananes de la même façon.

Et toi, que dirais-tu de goûter une banane ? Peut-être qu’elle te révélera, à toi aussi, un peu de sa magie…

Fin.