Au cœur d’une forêt dense et pleine de vie, vivait un petit garçon nommé Léon. Il avait les cheveux noirs comme la nuit et les joues souvent rouges d’avoir trop couru ou ri. Léon habitait une petite maison en bois, au milieu des arbres, avec pour voisins des animaux très bavards et très joueurs.
Chaque jour, ses amis de la forêt venaient frapper à sa porte : il y avait Lulu l’écureuil, Hugo le lapin, et même Anna la biche. Ils adoraient jouer avec Léon, grimper aux arbres ou inventer des aventures dans la clairière.
Mais ce matin-là, Léon n’avait pas envie de jouer. Il s’était réveillé fatigué et un peu grognon. Quand Lulu arriva avec ses noix en criant joyeusement :
— Léon ! Viens, on fait une course jusqu’au vieux chêne !
Léon secoua la tête.
— Pas aujourd’hui, Lulu. J’ai envie d’être tout seul.
Lulu le regarda, les yeux ronds.
— Tout seul ? Oh… d’accord, répondit-elle, un peu surprise, avant de s’éloigner.
Peu après, Hugo frappa à sa fenêtre avec sa patte.
— Hé, Léon ! J’ai trouvé une cachette géniale ! Tu viens la voir ?
Mais Léon soupira et répondit :
— Non, Hugo. Pas maintenant.
Quand Hugo partit, Léon sentit un grand calme s’installer autour de lui. D’habitude, il aimait les rires et les jeux. Mais aujourd’hui, tout ce qu’il voulait, c’était le silence.
Ce soir-là, alors que le soleil plongeait derrière les arbres et que les étoiles commençaient à briller, Léon sortit sur le perron de sa maison. Il leva les yeux vers le ciel et murmura :
— Petite étoile, là-haut, je fais un vœu. J’aimerais que tout le monde me laisse tranquille… juste un peu.
L’étoile scintilla, comme pour lui dire qu’elle avait entendu. Léon sourit et retourna dans sa maison.
Une forêt bien vide
Le lendemain matin, tout était différent. Quand Léon ouvrit sa porte, il n’y avait aucun bruit. Pas de coups frappés, pas de rires d’animaux. Même les oiseaux semblaient s’être éloignés.
Au début, Léon trouva ça merveilleux. Il s’assit sous son arbre préféré et écouta le vent dans les branches. Il se promena le long du ruisseau sans que personne ne l’appelle. Enfin, il avait la tranquillité qu’il avait demandée !
Mais, au bout d’un moment, quelque chose lui manqua.
Il regarda le vieux chêne et pensa à Lulu, qui aimait grimper jusqu’à la plus haute branche. « Lulu serait sûrement en train de m’encourager, » se dit-il.
Il passa près d’un buisson et pensa à Hugo : « C’est sûrement là qu’il aurait caché son trésor aujourd’hui. »
Et quand il arriva à la clairière, il imagina Anna la biche courir dans l’herbe en riant. Soudain, le silence ne lui sembla plus aussi agréable. Il se sentait seul.